Une stratégie internationale renforcée

En 2017 nous avons doté l’université, pour la première fois, d’une stratégie internationale. C’était une nécessité, car si Lyon 2 avait un nombre très important de partenariats de par le monde, ceux-ci étaient trop disparates et trop déconnectés les uns des autres. Tel partenariat concernait la recherche pour telle composante ou unité de recherche, tel autre concernait la mobilité étudiante pour une autre composante. Outre le fait de parfois multiplier les accords avec un seul et même partenaire, cet amoncellement produisait un effet assez paradoxal : Lyon 2 avait certes une visibilité à l’international, mais seulement pour certaines disciplines et seulement à certains endroits.  

La stratégie que nous avons mise en place a eu des effets bénéfiques, qui ont été rappelés dans un document présenté devant nos instances fin 2019. Pour autant, beaucoup reste à faire en matière d’internationalisation, et AGIR porte un plan qui a pour objectif de construire sur les avancées du dernier mandat, de corriger les faiblesses qui perdurent et de préparer l’établissement aux défis futurs de l’internationalisation : Brexit, nouveau programme Erasmus+, l’introduction de frais différenciés pour les étudiant.es non-communautaires, que l’on continuera à refuser de mettre en œuvre tant que cela sera possible, pratiques nouvelles de la mobilité, professionnalisation des parcours… S’ajoute à cela le choc pandémique que nous connaissons actuellement, qui nous amènera à repenser profondément la manière dont nous travaillons à l’international. Face à ces défis, l’expérience acquise par AGIR depuis quatre ans, ainsi que les relations tissées avec nos partenaires en France et dans le monde, seront capitales.  

Le besoin de focalisation 

Lyon 2 est riche de très nombreux accords. Pour aller plus loin, nous devons focaliser nos efforts sur un nombre restreint de partenaires stratégiques avec lesquels nous travaillerons sur des projets plus structurants. Notre ambition dans les 4 ans à venir sera de construire des partenariats plus forts sur lesquels nous appuyer en matière de création de nouvelles formations, de nouvelles opportunités de recherche, de nouveaux partages de compétences et d’expériences, et de nouveaux flux de mobilité. 

  1. Focalisation en Europe 

Notre stratégie se basera sur un modèle de cercles concentriques. Au centre, nos partenaires stratégiques, au nombre de cinq ou six. Un deuxième cercle contiendra d’autres universités, moins prioritaires, dans les pays que nous continuerons, dans la poursuite de la stratégie actuelle, à privilégier, les pays avec lesquels nous développons le plus de diplômes en partenariat et qui constituent nos relations les plus fortes en recherche. Un troisième cercle contiendra les universités et les pays moins stratégiques. Lyon 2 continuera bien entendu à proposer à ses étudiant.es des mobilités dans ces pays-là, c’est une richesse formidable, et continuera à soutenir le développement de programmes de recherche également. Lyon 2 restera toujours attentive aux opportunités qui se développent et aux changements (géo)politiques qui influent sur les choix.  

  1. Focalisation au Royaume-Uni 

Les changements à attendre du Brexit (introduction de visas de long séjour pour les étudiant.es communautaires, absence de couverture santé européenne, non-éligibilité possible du Royaume-Uni à Horizon Europe…) nécessitent que nous repensions nos partenariats avec ce pays, si important en matière de mobilité et de recherche. Ce travail est déjà en cours, car nous travaillons avec l’Ambassade de France à Londres sur un programme pilote post-Brexit, pour identifier des universités avec lesquelles nous développerons des programmes de mobilités pour toutes nos disciplines, et des offres de formation à destination des étudiant.es britanniques, en lien notamment avec le CIEF. Nous ferons tout ce qui est possible pour maintenir les autres accords, plus petits, qui nous lient au Royaume-Uni, mais il faut être extrêmement proactif et construire de nouveaux modèles, alors que le modèle actuel s’éteint sous nos yeux. 

  1. Focalisation Monde 

Enfin, cette même logique va se déployer pour nos partenariats extra-européens. Tout en maintenant nos accords historiques, là où ils permettent à nos étudiant.es d’effectuer des mobilités et aux enseignant.es-chercheur.es de poursuivre leurs collaborations, parfois de longue date, nous identifierons un nombre de partenaires stratégiques dans chaque zone géographique. Si nous voulons, par exemple, développer des formations bi-diplômantes au Brésil, il est préférable de les construire avec un seul partenaire, et non pas avoir autant de partenaires que de diplômes. Ce n’est pas uniquement une question d’efficacité de gestion, mais surtout de dynamique partenariale bénéficiant tout autant à nos formations qu’à notre recherche. Nous adaptons ainsi notre politique partenariale à l’international pour en démultiplier son effet. Nous maintiendrons également un axe fort en direction de la francophonie, source avérée d’une forte visibilité pour l’établissement. 

Malgré d’évidentes avancées, notamment en matière de montage de projets à l’international, il y a insuffisamment de liens entre les activités de recherche et celles liées à la formation et à la mobilité internationale. Construire une stratégie focalisée de partenariats doit aussi servir à accroître ces liens, et surtout à impulser de nouveaux projets, portés par les établissements partenaires. Le renforcement de la collaboration entre les cellules projet à la DRED et à la DRI nous y aidera, tout comme un meilleur partage au sein de l’établissement de la cartographie des partenariats. 

Une stratégie internationale au service de nos formations 

Une stratégie internationale doit également innerver nos propres formations. L’université Lumière Lyon 2 ne s’est pas encore véritablement saisie de la question du recrutement d’étudiant.es internationaux/ales vers nos programmes de formation. Trop souvent, les responsables de formation et les gestionnaires de scolarité sont seul.es devant la plateforme Etudes en France et les autres modalités de recrutement d’étudiant.es étranger.es. C’est pourquoi l’équipe AGIR travaillera avec les composantes et les responsables de formation pour construire avec eux et elles une stratégie et les modalités d’accompagnement en matière de recrutement international, alliant les besoins de chaque formation avec la stratégie globale de l’établissement. Il en va de la qualité de l’accueil que nous réservons à ces étudiant.es. En effet, si l’introduction de frais différenciés pour les étudiant.es communautaires, mesure que l’équipe AGIR a vivement protestée et continuera à opposer, est une invitation à cette réflexion, l’enjeu majeur reste une amélioration de l’accueil et de la réussite de ces étudiant.es. Notre objectif ne sera pas quantitatif. Nous ne voulons pas nous inscrire dans la course de l’université ayant le plus grand nombre d’étudiant.es internationaux/ales. Nous devons d’abord nous assurer de leur accueil et de leur réussite – c’est ainsi que nous remplirons notre mission à leur égard et accroîtrons le rayonnement de notre établissement. 

Innerver nos propres formations, c’est aussi augmenter encore et toujours le nombre et la qualité des périodes de mobilité internationale effectuées par les enseignant.es, enseignant.es-chercheur.es et les personnels BIATS. Nous connaissons un fort développement de la demande ces dernières années, que nous aurons à cœur de soutenir et encourager, notamment en permettant désormais aux enseignant.es-chercheur.es de comptabiliser des heures effectuées dans le cadre d’un partenariat dans leur service statutaire, dès lors que la réciprocité partenariale est assurée. Innerver nos formations, enfin, c’est maintenir le nombre important de postes de professeur.es invité.es que propose l’établissement, c’est poursuivre le travail sur leur accueil dédié rendu possible par un recrutement à la DRI pour le programme MINERVE, c’est encore travailler plus avec les composantes sur une véritable politique d’invitations. 

Une stratégie construite sur l’expérience 

Depuis 4 ans, l’équipe AGIR a tenu à être présente auprès des partenaires étrangers, avec des visites effectuées chez tous les partenaires les plus importants, en Europe, Chine, Japon, Canada, Brésil, Colombie et les Etats-Unis, par exemple. Nous avons également exploré de nouvelles pistes de partenariats structurants, en Géorgie, en Bosnie, au Burkina Faso, au Pakistan, en Iran ou en Azerbaïdjan. Nous nous sommes déplacé pour résoudre des problèmes lorsqu’ils se sont présentés, au Cameroun, en Egypte ou encore en Ukraine. L’équipe AGIR a surtout cherché à établir des liens forts avec les partenaires français de l’international. Présence systématique dans les missions organisées par la Métropole de Lyon ou par la Région. Présence forte aux évènements organisés par Campus France, en France comme à l’étranger. Visites annuelles à l’Agence Erasmus+ et à la Commission européenne. Participation systématique à la Commission internationale de la COMUE, et membre du bureau du réseau national des Vice-présidents RI. C’est forts de cette expérience et de ces réseaux, construits patiemment au cours du mandat précédent, que nous poursuivrons et approfondirons encore cette dynamique d’internationalisation de notre recherche, de nos formations, de nos campus et du parcours de nos étudiant.es.