Le doctorat : quelles perspectives dans un contexte incertain ?

Depuis 2016, les établissements du site Lyon Saint-Etienne ne délivrent plus le doctorat, la diplomation ayant été transférée à la COMUE Université de Lyon. Les 17 écoles doctorales, fédérées dans un collège doctoral de site qui regroupe plus de 5000 doctorant.es, ne sont donc plus co-accréditées depuis cette date. Les doctorant.es restent cependant inscrit.es dans les établissements habilités à délivrer le doctorat qui gèrent leur parcours de bout en bout, en lien avec les unités de recherche (inscriptions, soutenances, recherche de financements, montage de co-tutelles et de conventions CIFRE, formations, comités de suivi, etc.). Le collège doctoral, en grande partie financé par l’IDEX, offre des outils tels que SIGED – logiciel de suivi des doctorants – un catalogue fourni de formations transversales et professionnalisantes ou encore des bourses de mobilité. Par ailleurs, il développe des actions de valorisation du doctorat à destination des milieux socio-économiques et prend en charge les enquêtes de suivi de l’insertion professionnelle des doctorant.es.  

Près de 1000 doctorant.es sont inscrit.es à Lyon 2. Cela représente 1/5ème des doctorant.es du site et traduit non seulement le dynamisme de la recherche dans notre établissement mais également le fort investissement que nous avons consacré au doctorat : au sein de la Direction de la recherche, pas moins de 7 agent.es sont affecté.es aux études doctorales. Compte tenu de la très grande diversité des disciplines représentées dans l’établissement, les doctorant.es inscrit.es à Lyon 2 relèvent de 7 écoles doctorales : ED Sciences sociales, 3LA et EPIC, dont notre université est référente, et ED Droit, SEG, NsCo et InfoMaths. Plus de 150 thèses sont soutenues chaque année. En 2019, à notre initiative, Lyon 2 a décidé de célébrer ses jeunes docteur.es en organisant une première cérémonie de remise de diplômes. Nous avons par ailleurs créé un prix de thèse qui sera remis chaque année à trois jeunes docteurs ayant soutenu leur thèse dans notre établissement.

La question de la reconfiguration du doctorat se pose depuis plus d’un an, car les établissements du site doivent présenter une nouvelle demande d’accréditation de l’ensemble de leurs formations en mars 2021. Or dans un premier temps les quatre établissements qui travaillaient à construire l’université-cible avaient décidé que ce nouvel établissement délivrerait son propre doctorat et qu’il créerait des écoles doctorales spécifiques articulées à ses 8 pôles de formation et de recherche. Autant de décisions qui impliquaient de « défaire » le doctorat de site tel qu’il avait été construit dans le cadre de la COMUE. Face à la protestation de l’ensemble des directeurs d’écoles doctorales – protestation soutenue par la présidence AGIR et relayée auprès du HCERES dans le cadre des évaluations du printemps 2020 – les membres de la future université-cible, par ailleurs englués dans les problèmes de gouvernance, avaient annoncé à la fin de l’été qu’ils étaient prêts à réfléchir, sous certaines conditions, au maintien d’écoles doctorales et d’un collège doctoral communs. En septembre et en octobre, des groupes de travail pilotés par le collège doctoral et les VP recherche du site se sont donc réunis à plusieurs reprises pour alimenter cette réflexion et faire des propositions d’amélioration de la formation doctorale.

L’échec de l’université-cible et la fin annoncée de l’IDEX modifient une nouvelle fois la donne mais lèvent aussi un certain nombre d’incertitudes. Même si rien n’est encore décidé à ce jour, il est en effet très probable que le collège doctoral et les écoles doctorales communs à l’ensemble des établissements du site pourront être préservés dans le cadre de la nouvelle coordination de site, quelle que soit sa forme. Dans les semaines qui viennent nous œuvrerons en faveur de cette solution afin de préserver la qualité et la réputation du diplôme délivré à nos doctorant.es. Dans les échanges qui ont eu lieu au sein du groupe de travail constitué au sein de notre établissement, il est en effet apparu que les doctorant.es issu.es de disciplines davantage représentées dans l’ex université-cible qu’à Lyon 2 (pour l’essentiel le droit, les sciences de gestion, la psychologie cognitive et l’informatique) risquaient, dans le cas où des écoles doctorales communes ne seraient pas maintenues, de ne plus pouvoir accéder à l’ensemble des formations auxquelles ils pouvaient prétendre jusqu’ici. Or il est bien évident que Lyon 2 doit offrir une formation de haut niveau à l’ensemble de ses doctorant.es, quelle que soit la discipline dont ils/elles relèvent.   

Outre à mener à bien les discussions sur l’avenir du doctorat avec nos partenaires du site, la liste AGIR s’engage à : 

  • Créer de nouvelles mentions de doctorat dans le cadre de la nouvelle accréditation ; 
  • Améliorer les conditions matérielles de soutenance des thèses et des HDR ;
  • Soutenir la création de labos junior inter-ED, faciliter la mise en œuvre du portfolio des doctorant.es, mettre en place des actions de formation des encadrant.es (nouveaux MCF, candidats à l’HDR, etc.) ;
  • Initier une réflexion collective sur les thèses en formation continue et en VAE, en particulier si la loi de programmation de la recherche supprime la possibilité de s’inscrire en thèse sans financement ; dans le même esprit, augmenter la part des thèses réalisées dans le cadre de conventions CIFRE lorsque le projet du/de la doctorant.e s’y prête ; 
  • Développer une offre de formations transversales plus adaptée aux SHS ;
  • Initier des actions visant à renforcer l’articulation Master-Doctorat (mentorat, semaines intensives, universités d’été, etc.) ; 
  • Poursuivre la politique d’internationalisation du doctorat en instaurant le supplément international au diplôme, en soutenant le montage des co-tutelles de thèse, en développant l’aide à la mobilité doctorale et en échangeant des bonnes pratiques sur le doctorat avec nos partenaires internationaux les plus solides. 

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